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7 novembre 2007 3 07 /11 /novembre /2007 08:29

 

Clément Marot, fils d’un rhétoriqueur à la cour de Louis XII,
  fut à bonne école pour l’écriture poétique fondée sur des acrobaties verbales.
Suivant l’exemple de son père il devient en 1527, poète courtisan de François Ier. 
Ses déboires envers la religion catholique le conduiront en prison plusieurs fois.
Il fuira à Ferrare. 
C’est durant son exil qu’il va ressusciter cette forme poétique naissante au Moyen âge.
Il  fut suivi avec engouement par ses contemporains.
Dissection verbale du corps de la femme qui peut s’étendre à ses accessoires.
La majorité de ces poèmes courts font l’apologie des fractions féminines.
Les contre-blasons sont basés sur un dénigrement de ces mêmes détails.
En voici un exemple avec deux poèmes de Clément Marot
 

Le Beau Tetin

                       Tetin refaict, plus blanc qu'un oeuf,
             Tetin de satin blanc tout neuf,
          Tetin qui fait honte à la rose,
                Tetin plus beau que nulle chose 
               Tetin dur, non pas Tetin, voyre,
   Mais petite boule d'Ivoire,
    Au milieu duquel est assise
Une fraize ou une cerise,
           Que nul ne voit, ne touche aussi,
  Mais je gaige qu'il est ainsi.
     Tetin donc au petit bout rouge
    Tetin quijamais ne se bouge,
       Soit pour venir, soit pour aller,
        Soit pour courir, soit pour baller.
  Tetin gauche, tetin mignon,
            Tousjours loing de son compaignon,
Tetin qui porte temoignaige
                               Du demourant du personnage.
                                 Quand on te voit il vient à mainctz
                         Une envie dedans les mains
                     De te taster, de te tenir ;
                         Mais il se faut bien contenir
                              D'en approcher, bon gré ma vie,
                             Car il viendroit une aultre envie.
              O tetin ni grand ni petit,
                   Tetin meur, tetin d'appetit,
                    Tetin qui nuict et jour criez
                    Mariez moy tost, mariez !
                         Tetin qui t'enfles, et repoulses
                                    Ton gorgerin de deux bons poulses,
                          A bon droict heureux on dira
                       Celluy qui de laict t'emplira,
                              Faisant d'un tetin de pucelle
                                           Tetin de femme entier


Du Laid Tétin

 
Tetin, qui n'as rien, que la peau,
Tetin flac, tetin de drapeau,
Grand' Tetine, longue Tetasse,
Tetin, doy-je dire bezasse ?
Tetin au grand vilain bout noir,
Comme celuy d'un entonnoir,
Tetin, qui brimballe à tous coups
Sans estre esbranlé, ne secoux
Bien se peult vanter, qui te taste
D'avoir mys la main à la paste.
Tetin grillé, Tetin pendant,
Tetin flestry, Tetin rendant
Vilaine bourbe au lieu de laict,
Le Diable te feit bien si laid :
Tetin pour trippe reputé,
Tetin, ce cuydé-je, emprunté,
Ou desrobé en quelcque sorte
De quelque vieille Chievre morte.
Tetin propre pour en Enfer
Nourrir l'enfant de Lucifer :
Tetin boyau long d'une gaule,
Tetasse à jeter sur l'epaule
Pour faire (tout bien compassé)
Ung chapperon du temps passé ;
Quand on te voyt, il vient à maints
Une envye dedans les mains
De te prendre avec des gants doubles
Pour en donner cinq ou six couples
De soufflets sur le nez de celle
Qui te cache sous son aisselle.
Va, grand vilain Tetin puant,
Tu fourniroys bien en suant
De civettes et de parfums
Pour faire cent mille deffunctz.




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commentaires

J
Je ne sais plus à quel sein me vouer! mais trêve de plaisanterie Marot a écrit  vers 1539 l'épitre à Lyon Jamet qui contient la fable du lion et du rat qui sera repris par La Fontaine.
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  • : Abassourdine
  • : stupéfaction exprimée avec beaucoup de retenue
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