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5 novembre 2007 1 05 /11 /novembre /2007 09:26
       


Le-Blason.jpg







A partir de la chanson de Brassens intitulée « Le blason » que j’ai découverte 
grâce au groupe Les Bras’ cœurs, je vous propose de blasonner avec moi 
A l’origine, le Blason est un court poème élogieux ou satirique du XVIème siècle, qui célèbre ou vitupère la femme découpée en morceaux. 
Nous y reviendrons demain

Le blason c’est aussi l’emblème triangulaire qui porte les armes des familles royales. Ce trigone évoque le sexe féminin.
La femme, la matrice, l’armoirie de nos racines… 
De nombreux artistes ont consacré une œuvre à l’apologie d’un détail du corps de la femme. Chez les peintres nous avons un exemple d’actualité avec l’origine du monde de Courbet(au grand Palais du 13 octobre 2007 au 28 janvier 2008, retrospective de son oeuvre)
Georges Brassens s’est inscrit dans cette lignée d’artistes en honorant une partie du corps de la femme.
Je n’en dis pas plus à vous de la découvrir.  
La première version du Blason en 1960-62 s'intitulait Révérence parler et comportait 5 strophes supplémentaires que voici:

Ma muse est sans conteste une franche poissarde
Qui n’a pas peur des mots, qui l’a prouvé déjà
Qui vous enfourche son Pégase à la hussarde
Qui plutôt deux fois qu’une appelle un chat un chat

N’ai-je pas dit putain, n’ai-je pas dit vérole
N’ai-je pas dit bordel, merde, que sais-je encore
Dans cette folle course aux triviales paroles
N’ai-je pas dès longtemps établi le record ?

Beau séant féminin t’ai-je pas dit en face,
Ayant troussé ta robe en un geste incongru,
Tu n’es que de la fesse et que grand bien nous fasse
Oui ou non, callipyge, ai-je chanté ton cul ?

Cependant n’en déplaise aux prudes imbéciles,
Ne pas mâcher les mots c’est un art délicat
Nommer un chat un chat c’est souvent difficile
Parfois même impossible, aujourd'hui c’est le cas

Car avant de partir sur la barque fatale
Pour je ne sais quel vague et morne terminus
J’eusse aimé célébrer sans causer de scandale
Le plus noble de tous les blasons de Vénus

Imitant de Marot l’élégant badinage,
J’eusse aimé célébrer sans être inconvenant...
Georges Brassens
Chers Bras’cœurs pourquoi ne pas les joindre de nouveau à la version que vous interprétez.  
Voici la dernière version   
LE BLASON
 Ayant avec que lui toujours fait bon ménage,
J'eusse aimé célébrer, sans être inconvenant,
Tendre corps féminin, ton plus bel apanage,
Que tous ceux qui l'ont vu disent hallucinant.
C’eût été mon ultime chant, mon chant du cygne
Mon dernier billet doux, mon message d'adieu.
Or, malheureusement, les mots qui le désignent
Le disputent à l'exécrable, à l'odieux.
C'est la grande pitié de la langue française,
C'est son talon d'Achille et c'est son déshonneur,
De n'offrir que des mots entachés de bassesse
À cet incomparable instrument de bonheur.
Alors que tant de fleurs ont des noms poétiques,
Tendre corps féminin, c'est fort malencontreux
Que ta fleur la plus douce et la plus érotique
Et la plus enivrante en ait un si scabreux.
Mais le pire de tous est un petit vocable
De trois lettres, pas plus, familier, coutumier,
Il est inexplicable, il est irrévocable,
Honte à celui-là qui l'employa le premier.
Honte à celui-là qui, par dépit, par gageure,
Dota du même terme, en son fiel venimeux,
Ce grand ami de l'homme et la cinglante injure,
Celui-là, c'est probable, en était un fameux.
Misogyne à coup sûr, asexué sans doute,
Au charme de Vénus absolument rétif,
Était ce bougre qui, toute honte bu', toute,
Fit ce rapprochement, d'ailleurs intempestif.
La malepeste soit de cette homonymie!
C'est injuste, madame, et c'est désobligeant
Que ce morceau de roi de votre anatomie
Porte le même nom qu'une foule de gens.
Fasse le ciel qu'un jour, dans un trait de génie,
Un poète inspiré, que Pégase soutient,
Donne, effaçant d'un coup des siècles d'avanie,
À cette vrai' merveille un joli nom chrétien.
En attendant, madame, il semblerait dommage,
Et vos admirateurs en seraient tous peinés,
D'aller perdre de vu' que, pour lui rendre hommage,
Il est d'autres moyens et que je les connais,
Et que je les connais.
 Georges Brassens  

croque-moi-.jpg







Croque-moi!







à lire: "la pomme" de Enis Batur 





Enis Batur raconte l'apparition en Occident de L'Origine du monde, de Courbet. Il nous conduit auprès de Khalil Chérif Pacha, le commanditaire du tableau, à l'époque ambassadeur de l'Empire ottoman à Paris. Puis, à partir de la liberté de cet Oriental capable d'initier une telle œuvre, et de la complicité qu'il partageait avec Courbet, Enis Batur compose des interprétations venant  réinventer l'histoire de cette toile. En passant par une hypothétique rencontre entre Dostoïevski et Khalil Chérif Pacha, et par l'évocation de Jacques Lacan-qui avait voilé l'œuvre sous un dessin d'andré Masson. Enis Batur revisite les représentations de la Genèse et du Paradis dans l'histoire de l'art et, pour finir, élabore une « théorie de la Pomme » ...

 


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